Lothar Huber

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Dans la vie, il y a ceux qui sont là quand tout va bien et ceux qui restent et se battent dans les moments plus compliqués. Lothar Huber fait partie de cette deuxième catégorie d’individus. Evidemment, ce n’est pas à lui que l’on pense en premier lorsque l’on dresse le panthéon du Borussia Dortmund. Et pour cause, il n’est pas le joueur le plus talentueux ou le plus glorieux passé chez les Jaune et Noir. De plus, le natif de Kaiserslautern n’a pas soulevé, comme ses successeurs Sammer ou Zorc, des trophées majeurs avec le BVB.

Mais si le club de la Ruhr peut se targuer d’être redevenu un cador européen vainqueur de la Ligue des Champions dans les années 1990, c’est grâce à des hommes qui ont bataillé durant les deux décennies d’avant où le Borussia traversait l’une de ses plus profondes crises. 

Quand Lothar Huber rejoint le BVB en 1974, le club allemand est depuis deux saisons condamné en deuxième division. Des difficultés sportives intimement liées aux difficultés économiques que traverse la ville de la Ruhr depuis le milieu des années 1960. Moins de dix ans après le sacre en Coupe d’Europe des vainqueurs de coupes face à l’immense Liverpool de Bill Shankly dans un stade flambant neuf, le Westfalenstadion, construit pour la Coupe du Monde 1974, le BVB n’est plus l’illustre équipe des années 1960. 

Et c’est dans ce contexte trouble que l’histoire d’amour entre Lothar et Dortmund va débuter. Pour sa première saison, l’Allemand alors âgé de 22 ans découvre le Westfalenstadion et emmène les siens jusqu’en demi-finale de la Coupe d’Allemagne. Un exploit pour une équipe de deuxième division proche d’une qualification en finale, mais finalement battue dans le derby à Duisburg. S’en suit un écroulement en championnat, alors que Lothar Huber et les autres figuraient sur le podium à quatre journées de la fin. Perdant ainsi toutes leurs chances de promotion dans l’élite.

La saison d’après est la bonne. Le latéral reconnu pour sa qualité de centreur participe grandement à la domination du Borussia en championnat. Mais le Tennis Borussia Berlin s’empare de la première place des Schwarzgelben dans les dernières instants de la saison. Ratant l’ascension directe, c’est par un barrage de promotion que Huber et ses coéquipiers doivent assurer leur retour dans l’élite. Et le jeune Lothar Huber va enfin connaitre son heure de gloire avec le Borussia Dortmund. En inscrivant le but de la victoire au match retour devant près de 55 000 supporteurs amassés au Westfalenstadion, le joueur le plus utilisé de la saison offre à toute une ville le si précieux ticket pour la première division.

Héritant dans la foulée du brassard de capitaine, Huber inscrit le but salvateur dans un derby de folie contre le grand rival, Schalke 04. Pendant ses dix années de vie commune avec le BVB au plus haut niveau du football allemand, Lothar Huber ne soulève pas le moindre trophée. Le club de la Ruhr vacillant dans le ventre mou du championnat allemand. 

Mais avec pas moins de 49 buts en 365 matches disputés en jaune et noir, le huitième joueur le plus capé du BVB restera pour toujours le symbole d’un Borussia, certes malade, mais qui a su batailler pour se refaire un nom de l’autre côté du Rhin. Alors ce n’est pas étonnant qu’à sa retraite sportive en 1987, Huber soit directement promu comme l’entraîneur adjoint d’un Borussia menacé par la relégation. Et comme dix ans avant, le BVB se retrouve embarqué dans un barrage décisif pour sa survie. Où Lothar Huber va même rechausser les crampons, durant toute la première mi-temps du match retour, pour permettre à son club de cœur de rester dans l’élite. 

En six années à ce poste, il goûtera en tant qu’entraîneur adjoint à son premier sacre lors de la Coupe d’Allemagne 1989. La récompense d’une vie dédiée au Borussia Dortmund. A 70 ans, la légende du BVB vit tout près du Westfalenstadion. Là où il est passé par toutes les émotions. Et aura surtout permis au Borussia Dortmund de ne pas disparaître.

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