Histoire du BV Borussia 09 Dortmund
Sommaire :
- La naissance du Borussia Dortmund
- Pourquoi le jaune et le noir ?
- Une montée en puissance dans les années 1930
- Les débuts en Oberliga !
- 1956, l’année charnière !
- Bienvenue en Coupe d’Europe !
- 20 ans de disette
- Le BVB est de retour !
- Le duo Hitzfeld – Sammer, le détonateur
- 1997, la consécration européenne !
- Du rêve au cauchemar…
- Les montagnes russes financières !
- Le début des années 2010, âge d’or du Borussia Dortmund ?
- Une pénurie de titres !
- Dortmund échappe au pire
- Deux grandes rivalités !
La naissance du Borussia Dortmund
C’est à l’année 1909 qu’il faut remonter pour trouver la trace de la création du BV Borussia 1909 Dortmund. Plus précisément, c’est le 19 décembre 1909 que le club, plus communément appelé sous le nom de Borussia Dortmund aujourd’hui, voit le jour. Une écurie qui sa fondation à un groupe de mineurs et de jeunes ouvriers travaillant dans des aciéries (usine produisant de l’acier), membres de l’association religieuse « Dreifaltigkeit » . En ce qui concerne la signification de son nom, elle est multiple. D’un point de vue strictement littéral, le mot « Borussia » correspond au nom latin de la Prusse, territoire d’Europe nord-orientale en partie germanisé dont l’existence n’est plus reconnue depuis 1918.
Cependant, ce terme représente également une signification bien différente. Bien que sur la même longueur d’onde au sujet de la création du club, les fondateurs auraient montré quelques difficultés à se mettre d’accord au sujet du nom à donner au club. L’idée du nom « Borussia » aurait été soufflée par Franz Jacobi, ancien employé d’une brasserie du même nom qui a fait faillite en 1901. Une référence qui colle parfaitement à l’Allemagne et à sa réputation, deuxième pays européen consommant le plus de bière selon une étude sur l’année 2013.
Pourquoi le jaune et le noir ?
Au sein des 5 grands championnats européens, très peu d’écuries arborent le jaune et le noir comme couleurs principales. Watford en est le représentant du côté de l’Angleterre, Villarreal en Espagne et le FC Nantes (du moins, pour le jaune). En Allemagne et même plus largement, sur le continent européen, c’est bien au Borussia Dortmund que l’on pense lorsque l’on évoque le jaune et noir. Et pourtant, ces deux couleurs ne sont pas celles qu’ont arborées les joueurs du Borussia Dortmund lors de la création du club. Durant les 4 premières années de cette écurie, les maillots étaient composés de blanc, de bleu et d’une bande rouge. Cela faisait référence aux couleurs de l’église de la « Dreifaltigkeit » basée dans la ville de Dortmund. Le blanc, bleu et rouge n’ont figuré que 4 petites années sur le maillot du BVB. En 1912, le club connaît un premier « tournant » dans son histoire en fusionnant avec 3 clubs voisins dont le Britannia Dortmund. Une écurie à laquelle est rattaché un certain August Busse. Cet homme prendra par la suite la présidence du BVB et amorcera en 1913 le changement de couleurs, celles du Britannia Dortmund.
À noter que cette explication contrarie la légende un peu plus « poétique » qui circulaient notamment au sein des supporters. Cette dernière racontait que le jaune et noir avaient été choisis pour représenter les deux activités dominantes à Dortmund au début du XXI siècle, à savoir la bière et le charbon.
Une montée en puissance dans les années 1930
Pour sa première année depuis sa création, le Borussia Dortmund est contraint d’évoluer au sein de la plus basse division possible avant d’accéder à la plus haute division de l’époque en 1913, soit l’année précédant le début de la Première Guerre Mondiale. Les Jaune et Noir montent en puissance au fil des années au point de faire leur place parmi les écuries à suivre de près à partir de 1930. Cela se traduit notamment par une promotion en Gauliga en 1936. Le concept de la Gauliga est simple : le championnat allemand est divisé en 16 structures régionales, appelées Gauligen. Chaque vainqueur participait ensuite à un tournoi final sacrant un champion d’Allemagne. Un triomphe que le BVB n’a jamais connu puisque ce dernier a terminé au mieux à la deuxième place de sa Gauliga en 1938 et 1942. Si le Borussia Dortmund peine à s’adjuger des titres durant cette période, c’est un tout autre son de cloche en ce qui concerne son grand rival. Le BVB doit regarder son ennemi de la Ruhr, à savoir Schalke 04, empocher 6 titres sur 12 possibles durant la période 1933-1945. À noter que le championnat n’a pas subi de pause durant la Seconde Guerre Mondiale.
Les débuts en Oberliga !
En 1947, soit deux ans après la fin de la Seconde Guerre Mondiale, le championnat allemand connaît une importante mutation. Pour cette campagne 1947-1948, les Gauligen laissent place aux Oberligen ! Globalement, le système de l’Oberliga se rapproche à celui de la Gauliga sur quelques points. Le championnat allemand est divisé en 5 groupes régionaux, contre 16 précédemment. Parmi ces groupes, on trouve l’Oberliga Nord, l’Oberliga Berlin, l’Oberliga Sud-Ouest, l’Oberliga Sud et l’Oberliga Ouest, celle à laquelle appartient le Borussia Dortmund. Comme pour les Gauligen, les vainqueurs (5) se retrouvent ensuite à l’occasion d’un tournoi final. Une sorte de mini-championnat qui ne réussit pas très bien au BVB puisque ce dernier échoue régulièrement à s’adjuger le sacre final. Pourtant, les Jaune et Noir terminent en tête de leur division lors des 3 premières éditions de ce format. Le Borussia Dortmund doit s’incliner et voit le FC Nuremberg, le VfR Mannheim et le VfB Stuttgart remporter, respectivement, ces éditions 1948, 1949 et 1950.
L’échec de 1949 est d’autant plus frustrant pour le Borussia que le club est passé tout près d’être sacré champion d’Allemagne pour la première fois de son histoire. Opposé en finale au VfR Mannheim, équipe évoluant actuellement en 6e division, le BVB démarre parfaitement la rencontre. Werner Erdmann ouvre le score dès la 5e minute avant que Mannheim n’égalise à un quart d’heure du terme. L’attaquant du BVB s’offre un doublé à la 82e minute pour porter le score à 1-2. Le Borussia croît avoir fait le plus dur mais craque quelques instants plus tard. Les deux adversaires doivent se départager en prolongations. Prolongations qui reviennent au VfR Mannheim suite à une ultime réalisation signée Ernst Löttke à la 108e minute. Un scénario cruel pour la formation de Dortmund qui doit attendre 1953 pour participer à nouveau au tournoi final. Là aussi, elle ne va pas au bout de l’aventure.
1956, l’année charnière !
Que ce soit en championnat ou en coupe d’Europe, le premier titre remporté par un club reste un moment inoubliable. Et le Borussia Dortmund doit attendre l’an 1956 pour réaliser le « doublé » Oberliga – championnat national et donc s’adjuger son premier titre de champion d’Allemagne, soit 47 ans après sa création. Pour cette édition, le BVB retrouve en finale le Karlsruhe SC, club à la recherche de son premier sacre depuis le seul obtenu en 1909. Devant les 75 000 spectateurs présents à l’Olympiastadion de Berlin, les Jaune et Noir se font surprendre dès la 10e minute. Cependant, ces derniers ne tardent pas à réagir puisqu’Alfred Niepieklo égalise seulement 5 minutes plus tard. Dortmund déroule jusqu’à mener 4-1 à la 57e minute. Son adversaire s’offre un ultime espoir à la 66e minute mais le Borussia ne craque pas et s’assure une victoire 4-2.
Un titre que ne satisfait pas le Borussia Dortmund puisqu’il remporte un 2e titre consécutif à l’issue de la campagne 1956-1957, cette fois face à Hambourg. Titulaire, à ce moment-là, de deux titres de champion d’Allemagne obtenus dans les années 1920, le Hambourg SV cherche à revenir au devant de la scène. Malheureusement pour le club que l’on surnomme le Dinosaure, le Borussia Dortmund se montre intraitable et s’impose facilement sur le score de 4-1. Déjà buteur lors de l’édition précédente, Alfred Niepieklo est auteur d’un doublé, tout comme son compère Alfred Kelbassa.
Bienvenue en Coupe d’Europe !
La saison 1955-1956 a été doublement généreuse envers le Borussia Dortmund ! En plus de lui offrir son premier titre de champion d’Allemagne, elle l’a gratifié d’un ticket pour participer à l’édition 1956-1957, la deuxième de la Ligue des Champions, autrefois appelée Coupe d’Europe des clubs champions. Un billet obtenu grâce à ce sacre national. Pour sa première participation, le BVB connaît un baptême bien mouvementé.
L’écurie allemande se voit confrontée à la formation du Sport Luxembourg. Pour le compte de ce tour préliminaire auquel 12 autres équipes participent et dont 10 clubs en sont exemptés, le Borussia s’adjuge une première victoire 4-3 à domicile avant de s’incliner 1-2 en terres luxembourgeoises. Avec un score cumulé de 5-5, les deux adversaires sont contraints de disputer un match « d’appui » . Cette rencontre a pour but de départager deux équipes n’ayant pas réussi à le faire au terme des confrontations aller et retour, à l’image de ce qui s’est fait plus tard avec la mise en place des prolongations, des tirs aux buts et la règle du but à l’extérieur. Un match d’appui où le vainqueur n’a jamais tremblé. Grâce notamment à un triplé d’Alfred Kelbassa et un doublé d’Alfred Preissler, le Borussia Dortmund signe un large succès 7-0.
Cette victoire lui offre le droit d’affronter Manchester United en 8e de finale de la compétition. Une équipe des Red Devils championne d’Angleterre en titre dirigée par Matt Busby et où s’illustrent des joueurs tels que Billy Whelan, Tommy Taylor ou encore Johnny Berry. Dans leur antre d’Old Trafford, les Anglais remportent le match aller 3-2. Manchester United mènent 3-0 à la mi-temps mais le BVB montre un tout autre visage en seconde période. Les Allemands parviennent à revenir à 3-2. Un résultat leur permettant d’espérer une qualification à l’issue du match retour. Cependant, Dortmund se heurte à une formation mancunienne solide qui assure le nul 0-0.
Champion d’Allemagne également en 1956-1957, le Borussia Dortmund a gagné le droit de disputer une nouvelle édition de la Ligue des Champions. Cette fois, les Jaune et Noir sont exemptés de tour préliminaire et commencent directement leur aventure en 8e de finale. Et c’est dans la douleur que le BVB obtient sa qualification face au Fotbal Club Steaua Bucarest. Battue 4-2 en terres allemandes, le club roumain s’impose 3-1 lors de la confrontation retour. 5-5 au score cumulé, les deux équipes doivent se départager lors d’un match d’appui. Des réalisations signées Hans-Georg Dulz, Alfred Kelbassa et Adi Preißler permettent au BVB de repartir avec un succès 3-1 ainsi qu’un billet pour les quarts de finale de la compétition. Les Jaune et Noir y retrouvent l’AC Milan face à qui ils doivent s’incliner 5-2 sur l’ensemble de la double confrontation.
Rien de honteux pour l’écurie allemande puisque cette dernière échoue face au finaliste perdant de cette édition, Les Rossoneri sont allés jusqu’en finale où ils ont retrouvé le Real Madrid, vainqueur des deux premières éditions de la C1 (1956,1957). Les Milanais ont même poussé la Casa Blanca en prolongations avant de s’incliner 3-2.
20 ans de disette
Après 16 ans d’Oberliga, la Bundesliga voit le jour. Fini les divisions régionales, place à un seul championnat unique ! Contrairement au Bayern Munich, monstre de domination dans son pays aujourd’hui, le Borussia Dortmund fait partie des 16 clubs choisis pour former la Bundesliga. Il figure notamment en compagnie de son rival Schalke 04. Pour ses 4 premières saisons en Bundesliga, le BVB ne quitte jamais le Top 4 du classement mais ne parvient jamais à remporter le championnat. C’est en 1968 que l’histoire du Borussia Dortmund prend un tournant pour le moins négatif. Les Jaune et Noir chutent à la 14e place du classement au terme de l’exercice 1967-1968, soit 11 places plus loin que celle obtenue lors de la campagne précédente. Le niveau de la formation du Borussia baisse considérablement, comme en témoigne sa 16e place en 1968-1969, sa 13e place en 1970-1971 et sa 17e place en 1971-1972. Cette saison est « fatale » pour Dortmund puisque cette 17e et avant-dernière place l’envoie directement en seconde division. Le BVB y passe 4 saisons avant de réintégrer l’élite en 1976.
De retour en Bundesliga, le Borussia Dortmund d’Otto Rehhagel signe une campagne plutôt correcte ponctuée par une 8e place et un total de 14 succès pour 11 nuls et 13 défaites. Un bilan mitigé qui représente parfaitement les saisons suivantes pour le BVB. De 1976 à 1986, il ne parvient pas une seule fois à terminer au-delà de la 6e place du classement…
Le BVB est de retour !
C’est en 1986 que le soleil revient en Westphalie. Juste après une campagne 1985-1986 catastrophique où le BVB doit lutter pour son maintien et hérite de la 16e place, Dortmund fait un bon de 12 places en s’emparant de la 4e place à l’issue de l’exercice 1986-1987. Les troupes de Reinhard Saftig, évincé à la fin de la saison précédente, sont portées par la jeune recrue Thomas Helmer (défenseur central), son chef d’orchestre Michael Zorc, auteur de 14 buts ainsi que par son duo d’attaquant Norbert Dickel – Frank Mill et ses 37 réalisations. Malgré un échec lors de la saison suivante avec une triste 16e place, le club parvient à conserver ses cadres et vient même rajouter un renfort de poids à son effectif. Future légende du BVB, Andreas Möller débarque à Dortmund tout juste âgé de 22 ans en provenance de l’Eintracht Francfort. Le milieu de terrain allemand s’impose immédiatement comme un élément incontournable du groupe grâce notamment à ses 13 buts inscrits pour sa première saison sous le maillot jaune et noir. Son effet se fait immédiatement sentir puisqu’en plus de signer une 7e place en championnat, le Borussia, sous les ordres d’Horst Köpel, remporte la Coupe d’Allemagne pour la deuxième fois de son histoire. En finale, des réalisations de Frank Mill, Michael Lusch et un doublé de Norbert Dickel permettent au BVB de disposer du Werder Brême sur le score de 4-1. Le club s’adjuge également la Supercoupe d’Allemagne.
Le duo Hitzfeld – Sammer, le détonateur
4e puis 10e lors des saisons suivantes, Dortmund peine à passer un cap. Dans l’optique de faire sauter ce plafond de verre, la direction de l’époque procède à un changement qui va s’avérer décisif dans les années 1990. Avant le coup d’envoi de la saison 1991-1992, Horst Köpel est limogé pour laisser place à Ottmar Hitzfeld sur le banc du Borussia. L’entraîneur venu du Grashopper Foot Zurich (Suisse) ne débarque pas seul puisqu’un joueur suisse du nom de Stéphane Chapuisat pose ses valises à Dortmund lors de l’été 1991. Du haut de ses 23 ans, le natif de Lausanne ne tarde pas à conquérir le coeur des supporters jaune et noir. Ce dernier s’offre une ligne statistique de 20 buts qui fait de lui le meilleur buteur du club sur la saison 1991-1992. Dans son sillage, le BVB signe une magnifique 2e place. Une position frustrante puisque le Borussia « laisse » le titre au VfB Stuttgart en raison d’une différence de buts en faveur des Rouges.
Cependant, cette 2e place reste encourageante et annonciatrice d’un bel avenir en Westphalie. Ces espoirs se confirment avec deux saisons suivantes ponctuées par une 4e place où s’illustrent Matthias Sammer, arrivé à mi-saison de l’édition 1992-1993 en provenance de l’Inter Milan, avant qu’ils se concrétisent lors de la campagne 1994-1995. À l’issue de cette dernière, le BVB s’offre la Supercoupe d’Allemagne et surtout le titre de champion d’Allemagne. À noter que les Jaune et Noir ont du cravacher pour obtenir le 4e sacre de leur histoire. Au terme de la saison, ces derniers ne comptaient qu’une longueur d’avance sur le Werder Brême et deux points d’avance sur le SC Fribourg et le FC Kaiserslautern.
Un titre que le Borussia a décroché grâce notamment à une arrivée de taille durant le mercato estival. Malgré le départ de son défenseur « star » Thomas Helmer vers le Bayern Munich, le BVB compense tout ça par la montée en puissance de Matthias Sammer. Installé au poste de libéro par Ottmar Hitzfeld et désormais accommodé à ce rôle dans le 5-3-2, nouveau système concocté en partie pour lui, le joueur formé au Dynamo Dresde est l’un des grands artisans du sacre jaune et noir. Sans parler d’Andreas Moller, de retour après son départ en 1992, dont l’association avec Michael Zorc au milieu de terrain fait des ravages.
Ce collectif parfaitement huilé continue de faire des ravages en Bundesliga puisqu’il s’offre un deuxième titre de champion d’Allemagne consécutif, accompagné de la Supercoupe d’Allemagne. Le Borussia Dortmund ponctue une campagne 1995-1996 avec une première place et un total de 19 succès, 11 nuls et seulement 4 défaites. Une formation du BVB à laquelle est venu se greffer un certain Jürgen Kohler. International allemand depuis 1986, le solide défenseur central alors âgé de 31 ans vient apporter sa science du jeu et son expérience après une pige de 4 ans à la Juventus Turin. Kohler brille tout comme son compatriote Matthias Sammer, sacré meilleur joueur de Bundesliga pour la deuxième fois d’affilée. Celui que l’on surnomme « le Kaiser de Dortmund » cartonne et se voit récompensé d’un ballon d’or en 2006. Il succède alors à George Weah et devient le 5e joueur allemand à recevoir cette distinction après Gerd Müller (1970), Franz Beckenbauer (1972, 1976), Karl-Heinz Rummenigge (1980-1981) et Lothar Matthäus (1990). Une récompense que Sammer récolte notamment en raison de l’Euro 1996 remporté par la Nationalmannschaft dont il est l’un des grands artisans. À noter que ses coéquipiers Jürgen Kohler, Andreas Möller, Steffen Freund et Stefan Reuter figurent également parmi le groupe champion d’Europe.
1997, la consécration européenne !
Brillant en championnat et récompensé de deux titres en 1995 et 1996, le Borussia Dortmund peine à s’illustrer sur la scène européenne. Le BVB connaît un 8e de finale de C2 et de C3 en 1990 et 1991 mais doit attendre la saison 1992-1993 pour passer un cap en coupe d’Europe, plus précisément en Coupe de l’UEFA (aujourd’hui appelée Europa League). Après un 32e de finale facile contre le club maltais du Floriana FC (8-2 en cumulé), les Jaune et Noir écartent le Celtic Glasgow (3-1), se débarrassent du Real Saragosse (4-3) et renversent l’AS Rome en quart de finale. Le Borussia s’en prend ensuite à une équipe française puisque c’est l’AJ Auxerre qu’il affronte en demi-finale.
Les troupes de Guy Roux se révèlent comme un adversaire bien coriace, elles qui viennent d’éliminer le FC Kaiserslautern puis l’Ajax Amsterdam. Battue 2-0 à Dortmund, l’AJA s’impose sur le même score au Stade Abbé-Deschamps grâce à des réalisations de Corentin Martins et Franck Verlaat. Les deux équipes se dirigent alors vers les prolongations, marquées par les expulsions de Kutowski (Dortmund) et Guerreiro (Auxerre), puis les tirs aux buts. Une séance que remporte le BVB suite au manqué de Stéphane Mahé, dont le tir termine dans les gants de Stefan Klos. Le Borussia Dortmund retrouve en finale la Juventus Turin, tombeuse d’une autre écurie française, le Paris Saint-Germain. Cette finale, se jouant au terme d’une confrontation aller-retour contrairement au format actuel, est dominée de la tête et des épaules par la formation italienne. La Vieille Dame s’impose 1-3 en Allemagne avant d’assurer une victoire 3-0 à domicile.
Lors de la campagne suivante, le Dortmund est éliminé en quart de finale de la C3 avant d’atteindre une nouvelle fois le stade des demi-finales lors de la saison 1994-1995. Malheureusement pour les Allemands, ces derniers retrouvent leur bourreau de 1993. Les Turinois disposent du Borussia sur un score cumulé de 4-3.
À noter que cette année, la Juve s’incline en finale contre Parme. Dans la foulée, le BVB fait son grand retour dans la cour des grands lors de la saison 1995-1996 en retrouvant la Ligue des Champions lors pour la première fois en plus de 30 ans. La phase de poule est gérée par les hommes d’Ottmar Hitzfeld. Ces derniers se hissent en quart de finale où ils retrouvent l’Ajax Amsterdam de Louis van Gaal. Les Néerlandais s’imposent à deux reprises, eux qui s’inclinent en finale contre la Juventus Turin à l’issue de la séance des tirs aux buts. Les Allemands n’ont donc à souffrir d’aucune honte concernant cette élimination.
Cette édition 1995-1996 est rageante mais la prochaine est la bonne pour le Borussia Dortmund ! Ce dernier retrouve et écarte l’AJ Auxerre en quart de finale (4-1 en cumulé) après une 2e place dans le groupe B, à égalité de points avec l’Atlético de Madrid. Les Allemands signent ensuite deux victoires 1-0 contre Manchester United en demi-finale. Une confrontation aller-retour que ne dispute pas Matthias Sammer. Gêné par des problèmes au genou, le libéro allemand ne dispute que 20 matches sur l’intégralité de la saison. Ceci explique en partie la 4e place du championnat à laquelle termine le BVB. Heureusement pour les Jaune et Noir, il est bien présent pour la finale de Ligue des Champions contre la Juventus Turin, tenante du titre et bête noire du Borussia où s’illustrent notamment Zinédine Zidane et Didier Deschamps. Une finale qui se joue dans l’antre du Bayern Munich, l’Olympiastadion. Battu à 3 reprises sur ses 5 dernières confrontations avec la Vieille Dame, le BVB commence parfaitement son match en ouvrant le score dès la 29e minute par l’intermédiaire de Karlheinz Riedle. L’attaquant allemand double la mise 5 minutes plus tard et permet aux siens de rentrer aux vestiaires en menant 2-0. Alessandro Del Piero redonne espoirs aux Turinois juste après l’heure de jeu. Un espoir de courte durée puisque Lars Ricken vient mettre un terme au suspense à la 74e minute en portant le score à 3-1, seulement une minute après son entrée en jeu. La victoire est scellée, tout comme la première coupe aux grandes oreilles du Borussia Dortmund ainsi que la Coupe Intercontinentale.
Le BVB devient ainsi, à ce moment-là, le 7e club de l’histoire à remporter une finale de Ligue des Champions se déroulant dans son pays. Avant lui, le Real Madrid, l’Inter Milan, Manchester United, l’Ajax Amsterdam, Liverpool et la Juventus Turin avaient connu le plaisir de soulever la C1 sur leurs terres. Dortmund devient aussi le 3e club allemand à soulever ce trophée après le Bayern Munich (1974, 1975, 1976) et le Hambourg SV (1983).
Du rêve au cauchemar…
Dans la foulée de ses deux titres de champion d’Allemagne en 1995 et 1996 et sa Ligue des Champions remportée en 1997, le Borussia Dortmund passe du rêve au cauchemar. La campagne 1997-1998 commence de la pire des manières avec une nouvelle blessure au genou de Matthias Sammer le 04 octobre contre Biefeld. Le ballon d’or 1996 subit la 5e opération au genou de sa carrière et doit faire une croix sur cette campagne. Un autre changement majeur vient bouleverser le BVB. Plus tôt dans la période estivale, son chef d’orchestre et tacticien de légende, Ottmar Hitzfeld laisse tomber le costume d’entraîneur pour endosser celui de directeur sportif. Il laisse sa casquette de coach à Nevio Scala, limogé un an plus tard.
Sans Sammer et Hitzfeld à la tête du coaching, le Borussia affiche un visage bien différent que sur les années différentes. Il ponctue cette saison 1997-1998 avec un bilan de 11 succès, 10 nuls, 13 revers et une 10e place qu’il n’avait pas connue depuis 1991. À noter que le BVB parvient quand même à accéder au dernier carré de la Ligue des Champions où il est sorti par le Real Madrid (2-0 en cumulé), vainqueur de cette édition. Cet exercice reste une déception et le cauchemar ne s’arrête pas là. En février 1998, Matthias Sammer est contraint de prendre sa retraite à seulement 30 ans. Les mésaventures se poursuivent durant l’été 1998. Ce dernier est marqué par le départ d’Ottmar Hitzfeld vers le Bayern Munich. Ce dernier n’est pas la seule légende à plier bagage puisque Michael Zorc prend sa retraite après 17 années passées au BVB, seul club de sa carrière. Malgré le départ de ces 3 légendes, les Jaune et Noir retrouvent des couleurs dans cette saison 1998-1999 en terminant à la 4e place du classement sous les ordres de Michael Skibbe, nouvel entraineur du Borussia. Ce dernier ne passe que deux saisons à Dortmund.
Les montagnes russes financières !
La dernière saison du XXe siècle marque un tournant dans l’histoire du Borussia Dortmund ! Les Jaune et Noir, orphelins de Sammer, Zorc et Chapuisat notamment, ponctuent leur campagne 1999-2000 à la 10e place et une élimination en 8e de finale de la C3. Un exercice bien décevant qui pousse Andreas Möller à filer du côté chez le grand rival du BVB, Schalke 04, champion de Bundesliga l’année suivante. Dans l’optique de retrouver ses belles heures connues seulement 3 ans auparavant, le Borussia entame les grosses manœuvres. En 2000, le BVB devient la première écurie allemande à entrer en bourse. Le club créé en 1909 passe sous le label Borussia Dortmund GmbH & Co. KGaA, GmbH & Co. KGaA étant une forme de société spécifique au droit allemand des sociétés et prisée en Allemagne notamment en raison des avantages qu’elle présente concernant la fiscalité. Le BVB côte 50 % de sa propriété tandis que sur les 50 % restants, 24,9 % du capital est détenu par la Deutsche Bank, aujourd’hui la plus importante banque allemande et 8e en Europe.
Ce n’est pas tout, les finances du BVB bénéficient également d’un nouveau contrat signé avec E.ON AG, société européenne du secteur de l’énergie ainsi que des revenus liés aux droits TV du groupe KirchMedia, propriété de Leo Kirch, célèbre entrepreneur allemand.
Désormais en possession de moyens financiers conséquents, le Borussia Dortmund commence un énorme chantier sur le marché des transferts. Le club de la Ruhr connaît un mercato précédant la saison 2000-2001 bien agité avec l’arrivée de 8 nouveaux joueurs, dont un certain Tomáš Rosický. Le BVB s’attache les services du jeune Tchèque de 20 ans contre une enveloppe de 14,5 M€ envoyée au Sparta Prague. Il devient ainsi le transfert le plus cher de l’histoire de la Bundesliga pour un étranger. Surtout connu pour ses 10 années à Arsenal, le milieu offensif passe 5 saisons avec la formation allemande pour un total de 24 buts. Le BVB effectue également du changement sur son banc. Retraité prématuré, Matthias Sammer effectue son grand retour mais
cette fois, sur le banc jaune et noir. Âgé de 33 ans, la légende du Borussia devient l’entraîneur le plus jeune de l’histoire de la Bundesliga. Il peut également compter sur l’appui de son ancien coéquipier, Michael Zorc qui occupe le poste de directeur sportif depuis 1998.
L’effet est immédiat puisque le Borussia Dortmund s’adjuge la 3e place du classement dans le sillage d’un Jürgen Kohler de 36 ans. Bien que positive, cette position au classement ne satisfait pas les dirigeants du BVB. Ces derniers continuent de s’activer avant le début de la saison 2001-2002 et passent à même à la vitesse supérieure au niveau du recrutement. Márcio Amoroso débarque de Parme pour 25 M€ et Ewerthon de Corinthians pour 7 M€. Les deux Brésiliens sont accompagnés par Sebastian Kehl, acheté 3,2 M€ à Fribourg et surtout par le futur meilleur buteur de l’histoire de la sélection tchèque, Jan Koller, transféré d’Anderlecht contre la somme de 10,5 M€. Plus de 45 M€ sont dépassés lors de cet été ! Un recrutement qui s’avère payant puisque le BVB est sacré champion d’Allemagne pour la 6e fois de son histoire à l’issue de cette campagne 2001-2002. Le club brille notamment par son duo d’attaquants Márcio Amoroso – Jan Koller, auteur de 43 buts toutes compétitions confondues. Les deux hommes mènent notamment le BVB jusqu’en finale de la C3 où il s’incline 3-2 contre Feyenoord.
Boosté par l’arrivée de Torsten Frings pour 8,5 M€ mais délaissé par la retraite de Jürgen Kohler, le Borussia connaît un terrible échec en ne terminant que 3e du championnat lors de la saison 2002-2003. En plus de cette déception en Bundesliga, le BVB est éliminé dès la 2e phase de groupe de Ligue des Champions en finissant 3e de sa poule derrière l’AC Milan et le Real Madrid.
La saison 2002-2003 passée, le Borussia Dortmund aspire à reconquérir son titre de champion d’Allemagne mais un événement vient mettre du plomb dans l’aile de cet objectif. Un an auparavant, le groupe KirchMedia fait faillite. En conséquence, le BVB ne peut plus compter sur l’argent lié aux droits TV pour rembourser les investissements importants réalisés par le club. Un manque à gagner que les Jaune et Noir pourraient compenser en se qualifiant pour la Ligue des Champions. Pour cela, le Borussia doit disputer un tour préliminaire durant l’été 2003. Malheureusement pour la formation allemande, elle s’incline aux tirs aux buts face au FC Bruges. 15 M€, telle est la somme sur laquelle Dortmund doit faire une croix en raison de cette élimination. La réponse donnée est exemplaire, à commencer du côté de l’entraîneur. Matthias Sammer décide de réduire son salaire. Une décision que suit l’ensemble des joueurs quelques jours plus tard. Le geste est fort mais les prestations sportives déçoivent.
Sans parler d’une triste 6e place de Bundesliga, synonyme de qualification pour la Coupe Intertoto, le BVB enchaîne les désillusions en coupe. Dans un premier temps, Dortmund est éliminé en 16e de finale de la Coupe d’Allemagne par le Borussia Mönchengladbach suite à un revers 2-1. En ce qui concerne la C3, le parcours des Jaune et Noir est de courte durée. Après avoir disposé du FK Austria Vienne (3-1 en cumulé), le BVB se retrouve face à une équipe française, le FC Sochaux-Montbéliard lors du 2e tour. Dirigé par Guy Lacombe et porté par des joueurs tels que Teddy Richert, Mickaël Isabey, Benoît Pedretti, Pierre-Alain Frau ou encore Mickaël Pagis, le FCSM parvient à ramener un nul 2-2 du match aller en terres allemandes. Les Lionceaux ne laissent pas passer leur chance et infligent une véritable gifle 4-0 au Borussia à domicile.
Marquée par une élimination dès le premier tour de la Coupe Intertoto, une sortie en 8e de finale de la Coupe d’Allemagne et une 7e place de Bundesliga, la campagne 2004-2005 ressemble comme deux gouttes d’eau à la précédente. La situation financière du club continue de se dégrader, au point où les actions en bourse du BVB connaissent une chute de 80 %. Ce dernier est même condamné à vendre son stade à 75 % à la Commerzbank. Stade que le Borussia est obligé de louer 17 M€ par an pour y jouer. Au terme de cette campagne, le BVB frôle la catastrophe en évitant la relégation en championnat amateur. Ce maintien est possible grâce au plan d’assainissement du club que valident d’importants créanciers du Borussia Dortmund. L’écurie de la Ruhr commence à se sortir la tête de l’eau grâce à son partenariat avec la marque Nike et le contrat signé avec la société énergétique RAG. Le BVB peut enfin entrevoir l’avenir sereinement mais doit attendre avant de redevenir compétitif. Entre 2005 et 2008, les Jaune et Noir ne finisse jamais plus haut que la 7e place et pointent même à la 13e place du classement lors de la campagne 2007-2008. Dans sa globalité, les années 2000 sont dominées par le Bayern Munich qui s’adjuge 6 titres de champion d’Allemagne durant cette période.
Le début des années 2010, âge d’or du Borussia Dortmund ?
Stable financièrement, le Borussia Dortmund n’est endetté que de 61 M€ et entame son redressement lors de la saison 2008-2009. Le renouveau des Jaune et Noir est marqué par le retour en Coupe d’Europe pour la première fois depuis 3 ans grâce à une finale de Coupe d’Allemagne disputée contre le Bayern Munich l’année précédente. Malgré une élimination au premier tour de la C3 au profit de l’Udinese, le BVB se hisse à la 6e place du classement. Devancé de 2 points par Hambourg, le club de la Ruhr ne parvient pas à décrocher un billet pour une compétition européenne mais semble sur de bons rails pour les campagnes à venir. Tout ça est notamment possible grâce à la venue d’un entraîneur qui marquera l’histoire du club. Après une pige de Thomas Doll en 2007-2008, c’est un tacticien allemand de 42 ans du nom de Jürgen Klopp qui prend place sur le banc du Borussia avant le coup d’envoi de cet exercice 2008-2009. Sous ses ordres, on compte notamment des joueurs comme Marcel Schmelzer, Mats Hummels ou encore Neven Subotic, tous âgés de 21 ans.
Les troupes de Jürgen Klopp font mieux lors de la saison suivante en terminant à la 5e place du classement. Les 3 joueurs mentionnés précédemment s’affirment comme titulaires et comme l’avenir du club. Cette campagne est également marquée par les 23 buts inscrits par Lucas Barrios, arrivé lors du mercato estival, et les premiers pas du jeune prodige allemand de 18 ans nommé Mario Götze. Sven Bender, alors âgé de 21 ans, sort aussi plusieurs prestations prometteuses pendant que Kevin Grosskreutz effectue sa première saison à Dortmund, lui qui y passera 6 ans.
Ce socle de jeunes joueurs, bien qu’extrêmement talentueux, n’est pas encore en capacité de rivaliser dans la course au titre. Du moins, c’est le cas jusqu’à la saison 2010-2011. Avant le début de cette dernière, le club procède à quelques mouvements durant l’été. Lukasz Piszczek vient renforcer un poste de latéral droit qu’il ne quittera plus jusqu’à son départ en 2021, soit 11 ans après son arrivée. Il n’est pas le seul Polonais à débarquer à Dortmund durant ce mercato. Un attaquant d’1m84 âgé de 23 ans vient y poser ses valises. Robert Lewandowski est transféré en provenance du Lech Poznan contre la modique somme de 4,2 M€. Une autre recrue majeure arrive au BVB en la personne de Shinji Kagawa. Du haut de ses 22 ans, le natif de Kobe vient pour dynamiser le secteur offensif des Jaune et Noir, lui qui marquera 12 buts lors de cet exercice 2010-2011.
Campagne durant laquelle les hommes de Jürgen Klopp connaissent une élimination précoce en phase de poule de l’Europa League mais durant laquelle ils surclassent le championnat allemand. Malgré un revers 0-2 à la maison contre le Bayer Leverkusen lors de la première journée de Bundesliga, le BVB se ressaisit immédiatement en enchaînant 7 succès. Les Jaune et Noir remportent même 14 des 16 premières journées. Ils s’offrent aussi un joli succès 2-0 à domicile contre le Bayern Munich. Avec cette victoire décrochée, le Borussia se présente à l’Allianz Arena en pleine confiance pour le match retour face au Bayern à l’occasion de la 24e journée de championnat. Grâce à des réalisations signées Barrios, Nuri Sahin et Hummels, le BVB s’adjuge un magnifique succès 1-3. Cette victoire est la première en terres bavaroises depuis 20 ans ! Tout sourit à une équipe du Borussia qui termine en tête de la Bundesliga et décroche son 7e titre de champion d’Allemagne.
Ce triomphe ne semble pas contenter les dirigeants du BVB puisque ces derniers continuent de renforcer l’effectif lors de l’été 2011. Bien que Nuri Sahin s’envole vers Antalyaspor, son départ est notamment compensé par l’arrivée d’Ilkay Gündogan au milieu de terrain (5,5 M€) Les deux hommes s’imposent immédiatement comme des éléments incontournables, eux qui cumulent 77 matches disputés pour leur première saison à Dortmund.
Avec un groupe renforcé, le BVB semble en mesure de réaliser un exploit similaire pour la saison 2011-2012, ou du moins, lutter dans la course au titre. Cependant, les troupes de Jürgen Klopp démarrent très mal leur campagne. Elles se positionnent même en deuxième partie de tableau en sortie de 6e journée de Bundesliga. Le Borussia se ressaisit au fur et à mesure de la saison, jusqu’à prendre la tête du championnat lors de la 14e journée. Le Bayern Munich lui reprendra au terme de la journée suivante avant que Dortmund ne récupère sa première place à l’occasion de la 20e journée. Une position que les Jaune et Noir ne quitte plus jusqu’au coup de sifflet final de cette campagne. La formation de Dortmund s’offre son 8e titre de champion d’Allemagne, le dernier obtenu à ce jour. Si, sur le plan national, l’exercice 2011-2012 est une franche réussite avec également un triomphe en Coupe d’Allemagne, c’est beaucoup moins le cas sur la scène européenne. Dans un groupe F, sur le papier à sa portée, composé d’Arsenal, de l’Olympique de Marseille et de l’Olympiakos, le Borussia Dortmund enchaîne les déconvenues. Ce dernier termine à la dernière place de sa poule avec un bilan d’une seule victoire pour un nul et 4 défaites.
Une pénurie de titres !
Finaliste malheureux de la Ligue des Champions en 2013, le Borussia Dortmund veut retrouver le sommet du championnat allemand. Pour cela, le club renforce son secteur offensif durant l’été 2013 en faisant venir Pierre-Emerick Aubameyang et l’Arménien Henrikh Mkhitaryan. Ce dernier débarque notamment dans le but de combler le départ de Mario Gotze au Bayern Munich. Cependant, les Jaune et Noir, à l’image de la campagne précédente, ne semblent pas jouer dans la même cour que son rival bavarois. Le BVB ne peut obtenir mieux qu’une 2e place en Bundesliga avec un retard de 19 points sur le Bayern. L’écart entre les deux formations est trop important et se traduit également par une victoire 2-0 des Munichois en finale de la Coupe d’Allemagne contre le Borussia. Dortmund est aussi éliminé en en quart de finale de la C1 et ne peut se consoler qu’avec la Supercoupe d’Allemagne remportée en juillet 2013.
Un scénario relativement similaire se répète lors de l’exercice 2014-2015. Une saison durant laquelle le Borussia Dortmund doit apprendre à vivre son Robert Lewandowski, parti chez le Bayern Munich durant l’été. Malgré un succès en Supercoupe d’Allemagne, le 2e consécutif, le BVB connaît un échec monumental sur le plan national avec une triste 7e place en Bundesliga. Les hommes de Jürgen Klopp ont l’occasion de « sauver » leur saison à l’occasion de la finale de la Coupe d’Allemagne. Cette fois, ils font face au VfL Wolfsburg de Kevin De Bruyne. Le Borussia connaît une grosse désillusion puisqu’il s’incline 3-1 malgré une ouverture du score à la 5e minute signée Aubameyang. Le parcours européen des Jaune et Noir est de courte durée en Champions League avec une élimination dès les 8es de finale au profit de la Juventus Turin. Cette saison est un tournant dans l’histoire du BVB puisque Jürgen Klopp quitte le club après 7 années sur son banc et offre ses services à Liverpool. Il est remplacé par un autre tacticien allemand, Thomas Tuchel.
Bien que le Borussia Dortmund retrouve des couleurs pour le compte de la saison 2015-2016 avec une 2e place en championnat, il laisse échapper, pour la 3e fois consécutive, une finale de Coupe d’Allemagne. Le BVB retrouve le Bayern Munich qu’il pousse jusqu’à la séance des tirs aux buts. Malheureusement pour les Jaune et Noir, des échecs de Bender et Papastathópoulos les privent d’une 4e Coupe d’Allemagne. Un 4e trophée qu’ils décrochent en 2017. Concernant l’Europa League, le Borussia est confronté à Liverpool en quart de finale. À l’issue d’un match retour d’anthologie, le BVB s’incline 4-3 et quitte la compétition.
C’est ensuite un mercato estival extrêmement chargé que connaît le Borussia Dortmund avant le début de l’exercice 2016-2017. Ousmane Dembélé et Raphaël Guerreiro débarque en provenance de la Ligue 1, Marc Bartra vient renforcer la défense jaune et noir, André Schürrle arrive de Wolfsburg et Mario Götze effectue son retour tandis que Gundogan et Mkhitaryan plient bagages. Ce BVB new look se montre séduisant mais termine à la 3e place de Bundesliga derrière le RB Leipzig, nouveau prétendant aux places européennes. Dortmund se console avec la Coupe d’Allemagne mais quitte la Ligue des Champions en quart de finale.
La campagne 2017-2018 est une véritable saison blanche pour le Borussia Dortmund. Dirigé par Peter Bosz, arrivé durant l’été pour succéder à Thomas Tuchel, le BVB est perturbé par les départs de Dembélé, Ginter et Bender durant l’été ainsi que ceux de Bartra et Aubameyang lors du mercato hivernal. Les saisons 2018-2019 et 2019-2020 sont en tout point similaire : Dortmund termine à la 2e place du championnat derrière le Bayern Munich, est éliminé en 8e de finale de la Ligue des Champions et en 8e de finale de la Coupe d’Allemagne. À noter qu’une nouvelle jeunesse dorée se développe durant ces années. Sous les ordres de Lucien Favre, des joueurs comme Christian Pulisic, Jadon Sancho, Giovanni Reyna, Julian Brandt puis Erling Haaland. L’attaquant norvégien débarque lors du mercato hivernal et s’illustre immédiatement. Sur ses 18 matches disputés, le colosse d’1m94 alors âgé de 20 ans s’offre une ligne statistique de 16 buts.
La direction du Borussia Dortmund joue la carte de la continuité et conserve un groupe quasi similaire pour la saison 2020-2021. Durant cette dernière, Haaland confirme en inscrivant 41 réalisations en autant de rencontres jouées. Une autre pépite s’illustre, à savoir Jude Bellingham, dans l’entrejeu du BVB. Les Jaune et Noir terminent sur la dernière marche du podium en Bundesliga mais se consolent avec un succès en Coupe d’Allemagne. Dortmund assure en disposant de Leipzig sur le score de 4-1.
De 2012 à 2021, le Borussia Dortmund affiche un triste palmarès de seulement deux sacres en Coupe d’Allemagne et trois triomphes en Supercoupe d’Allemagne.
Dortmund échappe au pire
Sur le plan sportif, la campagne 2016-2017 du Borussia Dortmund est marquée par une victoire en Coupe d’Allemagne. Malheureusement, cette saison reste également dans les mémoires en raison d’un événement dramatique survenu en avril 2017. Tombeur du Benfica en 8e de finale de la Ligue des Champions, le BVB est ensuite confronté à l’AS Monaco en quart de finale. Une formation monégasque où s’illustre un certain Kylian Mbappé, à peine âgé de 19 ans. C’est en terres allemandes, le 11 avril 2017, que le match aller doit se dérouler.
Quelques heures avant le coup d’envoi de cette première rencontre entre les deux formations, le bus dans lequel les joueurs du BVB font le trajet jusqu’au Signal Iduna Park est la cible d’un attentat. Aux alentours de 19h15, les troupes de Thomas Tuchel quittent l’hôtel spa du nom de « l’Arrivée » dans lequel ils séjournaient. Dès son départ de l’établissement, le bus est attaqué par le biais de 3 charges explosives placées aux abords de l’hôtel. Bien que l’explosion engendre des dégâts considérables au niveau matériel, le bilan humain ne compte aucune victime. « Seules » deux personnes sont touchées physiquement. Un policier a subi des dégâts au niveau des tympans tandis que Marc Bartra se voit conduit immédiatement aux urgences. Le défenseur espagnol s’en sort avec un poignet droit cassé et un avant-bras criblé par les bouts de verre. Ce bilan apparaît comme miraculeux .
Un attentat organisé par une personne du nom de Serguei Wenergold. Dans un premier temps annoncé comme étant « l’œuvre » de l’Etat islamique, l’attentat est incombé à ce ressortissant germano-russe. Ce dernier avait prémédité cet attentat dans le but purement financier, à savoir faire chuter les actions en bourse du club. En ayant acheté pour 78 000 € d’options de vente du BVB, Wenergold aurait touché une somme avoisinant les 570 000 € en cas de bilan plus lourd. Pour cet attentat, l’homme alors âgé de 29 ans écope, en 2018, de 14 ans de réclusion criminelle après avoir été reconnu coupable de tentatives de meurtres.
Dans la foulée de cet attentat, le BVB est escorté jusqu’au stade où il s’incline sur le score de 2-3 malgré deux réalisations signées Ousmane Dembélé et Shinji Kagawa. L’ASM s’impose grâce à un doublé de Mbappé et un but contre son camp de Sven Bender avant de signer une nouvelle victoire 3-1 à la maison lors du match retour.
Deux grandes rivalités !
Dans le monde du ballon rond, chaque championnat offre son lot de rivalités. En Allemagne, le Borussia Dortmund et le Bayern Munich se sont notamment construits une grande rivalité au fil des années depuis la création des deux clubs au début du XXe siècle. C’est en 1965 qu’ils se rencontrent pour la toute première fois. Pour le compte de la 8e journée de Bundesliga, les Jaune et Noir s’imposent 0-2 sur la pelouse du Bayern qui connaît sa première aventure en Bundesliga. Le BVB s’offre une victoire grâce notamment à un doublé de Reinhold Wosab et également grâce à un penalty manqué par Franz Beckenbauer, légende du football alors âgée de 20 ans.
Cependant, il faut attendre le début des années 1990 pour assister à la véritable naissance de la rivalité entre ces deux écuries. Une naissance qui survient notamment en raison de la montée en puissance du Borussia Dortmund. Dans les années 1990, le BVB, porté par Matthias Sammer et compagnie, s’impose comme un cador du championnat. Les Jaune et Noir privent les Bavarois du sacre national à plusieurs reprises (1995 et 1996). La rivalité se poursuit au fil des années et connaît un pic au début des années 2010 suite aux deux titres de champion d’Allemagne obtenus par le BVB en 2011 et 2012. Le point d’orgue se situe notamment en 2013 lors de la finale de Ligue des Champions opposant ces deux équipes. Une finale que remportent les Bavarois sur le score de 2-1 au bout du suspense. En ce qui concerne le bilan des confrontations entre les deux clubs, l’avantage est clairement pour le Bayern. Sur 133 rencontres, les Munichois en ont remporté 66 tandis que le BVB compte 33 succès. 34 oppositions se sont soldées par un score de parité. Au mois d’avril 2022, le Borussia Dortmund reste sur 8 revers consécutifs toutes compétitions confondues contre le Bayern.
L’autre rivalité majeure que partage le Borussia Dortmund en Bundesliga, c’est avec le club de Schalke 04. Contrairement à la rivalité avec le Bayern Munich, celle-ci est de type régional. La rivalité entre le Borussia Dortmund et Schalke 04 est plus connue sous le nom de Derby de la Ruhr (région du même nom où se situent les deux écuries). C’est durant l’entre-deux-guerres que se développe la rivalité entre les deux clubs westphaliens. En revanche, cette dernière est largement dominée par les Bleus Royaux. C’est simple, Schalke en est à 6 titres de champion d’Allemagne à son actif. Sur ces 6 titres, 5 ont été obtenus entre 1934 et 1942 (1934, 1935, 1937, 1939, 1940, 1942). Dortmund tente péniblement de rivaliser avant d’inverser la tendance en sortie de Seconde Guerre Mondiale. De 1947 à 1963, le BVB s’impose à 17 reprises face aux Mineurs qui eux, ne comptent que 7 victoires à leur actif face à leur rival sur cette période. C’est ensuite un déclin mutuel que connaissent les deux rivaux de la Ruhr avec un passage en deuxième division. Les années 1990 appartiennent au BVB, dominant à cette période. La rivalité s’accentue au fil des années et se renforce encore un peu plus lors de la campagne 2006-2007 de Bundesliga. Plongé dans une saison bien compliquée et ponctuée par une triste 9e place au classement, Dortmund s’offre une superbe victoire à deux journées de la fin. Dans son antre du Signal Iduna Park, le BVB s’adjuge un succès 2-0 grâce à des buts signés Alexander Frei et Ebi Smolarek. Si cette victoire peut paraître anecdotique pour le Borussia qui n’a plus rien à jouer, elle ne l’est en aucun cas puisqu’elle prive son rival de son premier titre de champion d’Allemagne depuis 1958. Sacre qui revient à Stuttgart cette année-là. Sur le bilan total des confrontations entre les deux équipes, un léger avantage revient au Borussia Dortmund. Sur 138 oppositions, le BVB affiche un total de 53 succès pour 42 nuls et 43 défaites.